Initié par "la main à la pâte", le cahier d’expérience est présenté comme un outil pour l’élève en cohérence avec le principe 5 de la charte de 1998 « Les enfants tiennent chacun un cahier d’expérience avec leurs mots à eux ». Cette idée d’outil est intégrée aujourd’hui dans les programmes : "Les travaux des élèves font l’objet d’écrits divers consignés, par exemple, dans un carnet d’observations ou un cahier d’expériences." BO HS n° 3, 19 juin 2008, page 24
Ce cahier a plusieurs objectifs :
- Associer apprentissages scientifiques et apprentissages langagiers
- Reconnaître l’écrit comme une condition même de l’activité scientifique
- Accorder un espace et une valeur à la parole de chacun
Ce cahier traduit aussi l’Intérêt porté aux essais, erreurs, brouillons, notes intermédiaires …au cheminement de la pensée. L’erreur n’est plus échec ou arrêt, mais constat et finalement un certain savoir pour requestionner et réorienter son investigation.
Par son utilisation régulière tout au long de la démarche, alimenté par les écrits personnels, les documents, les écrits collectifs transitoires, les écrits collectifs structurants, ce cahier est :
- mémoire des apprentissages construit au fil du temps
- trace rendant compte autant des résultats que des démarches et processus engagés.
L’appellation "cahier d’expérience" voulait insister au départ sur la nécessité de la manipulation et de la démarche active de recherche. A partir de ce vécu commun, les élèves pouvaient alors échanger, élaborer de la pensée et du savoir. Aujourd’hui, l’appellation peut évoluer (ex « Cahier de sciences », carnet d’observations, .. ) car cette démarche d’Investigation est maintenant beaucoup mieux intégrée qu’il y a 12 ans dans les pratiques professionnelles.
Certains choisissent parfois le nom de "cahier du chercheur". Cela a pour intérêt de bien montrer l’importance de la communication et de la trace écrite personnelle dans toute activité de recherche, ancienne (Léonard De Vinci ; Einstein . ...) ou actuelle. Mais le rapprochement doit s’arrêter là car à la différence de l’élève, le chercheur maîtrise la langue orale et écrite , le vocabulaire, l’épistémologie, ... pour alimenter sa réflexion et sa pensée.
Pour l’élève de primaire, le cahier de sciences est aussi un outil d’apprentissage de la langue, une aide à la structuration de différents écrits (dessins légendés ou non, schémas légendés ou non, écrits explicatifs courts ou longs, listes, tableaux, graphiques, ...) en référence au principe 6 de la charte « L’objectif majeur est une appropriation progressive par les élèves, de concepts scientifiques, de techniques opératoires, accompagnés d’une consolidation écrite et orale. »
Reste encore beaucoup d’aspects à débattre en équipe : forme du cahier ( rubriques, nature des documents intégrés, ...) support ( cahier, classeur, ...), champ de transmission (école, cycle, ...) , élément de structuration ( date , titres, couleurs, pictogrammes, ...),ouverture au cadre extra scolaire,...
Ci joint , deux documents pour continuer la réflexion autour du sens, de l’intérêt et de la nature de cet outil :
- Réflexions sur l’usage du cahier d’expériences LARCHER-LOUIS-VERGNE / La main à la pâte CELDA et INRP
- Diaporama de présentation du cahier d’expérience à partir d’un document de Mme Clotilde Marin Micewich (Lamap)
Lien vers le site de la main à la pâte : le cahier d’expérience
